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Coluber viridiflavus, Couleuvre d’Esculape, Couleuvre verte et jaune, Elaphe longissima, Escalade
Lors de mes promenades, je ne manque jamais de jeter un œil sur les poteaux en bois ou en béton le long du chemin. Beaucoup d’insectes s’en servent comme reposoir, surtout en demi-saison. Ils apprécient le côté sud qui leur sert de solarium. Ce qui m’a permis de faire une observation surprenante : une jeune couleuvre alpiniste.
Pas de pattes, mais bonnes grimpeuses
Les couleuvres encore communes autour de chez moi, couleuvre verte et jaune et couleuvre d’Esculape, grimpent facilement dans les buissons. Elles peuvent même escalader des murs et s’introduire sous les toitures quand un arbuste ou un lierre épais leur sert d’échelle.
Lorsque j’ai refait ma toiture il y a quelques années, j’ai trouvé de belles mues de couleuvre entre l’isolant et la sous-toiture, preuve de la fréquentation du lieu par les serpents se servant d’un grand buis comme ascenseur. Pendant plusieurs années une couleuvre a fréquenté le dessous de la toiture en éverite d’un local abritant la pompe d’irrigation d’un agriculteur du village.
Une fuite vers le haut
Quand j’ai aperçu la jeune couleuvre (verte et jaune ou Esculape, je ne sais pas les différencier à cet âge) prenant le soleil dans un creux de poteau électrique, je n’ai donc pas été étonné. Une plante grimpante échappée du jardin voisin lui avait permis de monter jusqu’à un mètre du sol.
Dérangée par mon approche et le déclenchement en rafale de l’appareil photo, elle a pris la fuite. Mais à mon grand étonnement, au lieu de se laisser tomber au sol comme je m’y attendais, elle s’est mise à escalader le poteau sur une face de ciment nue pour se fondre dans la masse de la végétation qui enserrait le poteau un mètre plus haut.
Ventre anti-dérapant
La couleuvre a d’abord traversé horizontalement le poteau pour gagner la face arrière, puis elle a viré à 90° pour grimper le long de l’angle. Comment a-t-elle réussi cet exploit ? Pour s’enfuir, elle a grimpé sur du ciment lisse, sans aspérités ou presque. Il y avait bien par endroits quelques crampons desséchés de la plante grimpante. Mais des prises aussi ténues, qui auraient pu être utilisées par les griffes d’un lézard, m’ont semblé ne pas pouvoir retenir par le ventre un animal aussi lourd, qui à aucun moment n’a semblé perdre l’équilibre.
Je n’ai pas vu le ventre se décoller du ciment, ni même glisser ou chasser vers le bas. La couleuvre s’est déplacée comme si elle se trouvait sur une surface horizontale. Les écailles du ventre des couleuvres sont-elles antidérapantes ? Si des lecteurs/trices de cet article ont une explication, je suis preneur.
Fiche d’identité : couleuvre verte et jaune (Coluber viridiflavus) et couleuvre d’Esculape (Elaphe longissima), reptiles colubridés
BERNARD Pierre-Jean a dit:
Bonsoir Vincent,
On en apprend tous les jours ! Je ne savais pas que les couleuvres pouvaient être alpinistes ! Excellente et rare observation.
Elle se maintient peut-être avec les écailles de sa peau ?
Cordialement
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Alexandre a dit:
Peut-être un effet ventouse ? ou bien une « pellicule » de micro poil comme les vers de terre ou la base des pattes des insectes ?
Alexandre
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daniel afflard a dit:
je ne suis pas spécialiste mais je peux vous assurer qu’une couleuvre d’un mètre cinquante, grosse comme un verre à boire, a grimper sans broncher un mur de garage de 3m de haut pour arriver entre les jambes de mon épouse assise à la table de la terrasse et provoquer un début de panique parmi les présents.
Je l’ai renvoyer dans les buissons du bas ou elle à disparu sans demander son reste.
Je ne sais toujours pas comment un animal sans pattes et sans bras avec un corps lisse et glissant peut réussir cette exploit. Toujours est il que nous fermons porte et fenêtres lorsque nous nous absentons car nos couleuvres appelées sangyars en limousin atteignent allégrement les deux mètres et si elles n’attaquent pas,elles peuvent mordre pour se défendre et occasionner de forte douleur.
Toutefois même si elles sont nombreuses, elles sont utiles et évitent la prolifération des mulots, musaraignes, rats taupiers et autres lezard qui vivent dans notre terrain.
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vincentalbouy a dit:
Merci Daniel pour ce témoignage intéressant qui conforte ma propre observation.
Cordialement
Vincent
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