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abeille mellifère, apis mellifera, Destruction du nid, Frelon asiatique, Frelon oriental, Vespa orientalis, Vespa velutina
Les apiculteurs israéliens, confrontés à la prédation du frelon oriental (Vespa orientalis) sur leurs ruches, administrent aux ouvrières de frelon un poison à effet retardé. Via l’échange de nourriture, ce poison finit par arriver à la reine et la tuer, ainsi qu’une partie des ouvrières et du couvain. Le nid périclite alors. J’ai décidé de tester la méthode cette année pour protéger mes deux colonies d’abeilles mellifères.
De nombreux avantages
Cette manière de procéder possède plusieurs avantages sur le piégeage avec des appâts sucrés ou protéinés. Elle est très sélective, puisque seuls sont tués les frelons asiatiques, et parmi eux uniquement ceux qui s’attaquent à la colonie ou aux colonies d’abeilles mellifères à protéger. Elle est radicale, puisque la reine étant tuée, le développement du nid est stoppé.
Dans mes sources, le produit utilisé par les apiculteurs est un insecticide chimique de synthèse, souvent un néonicotinoïde. Pour cet essai, j’ai préféré utiliser un produit à base de Spinosad, molécule produite par une bactérie. Elle est donc issue de la chimie organique, et sa durée de vie est très courte, sans risque d’accumulation dans les milieux. Bien que très toxique pour de nombreux invertébrés, le mode d’administration très ciblé permet de limiter son action aux seuls frelons visés. Les ouvrières donnant à la reine de frelon asiatique une nourriture sucrée, j’utilise un gel sucré destiné à la destruction des fourmilières acheté en grande surface.
Attirer les ouvrières
Pour que seuls les frelons asiatiques se trouvant à proximité des deux colonies d’abeilles mellifères à protéger soient empoisonnés, j’utilise un appât non létal pour les attirer. Après divers essais, j’ai retenu la chair crue de poisson. Elle pourrit vite et doit être changée régulièrement, mais frelons et guêpes la détectent rapidement et viennent y prélever de petites boulettes pour nourrir leurs larves.
Les ouvrières confectionnant leurs boulettes sont si occupées à leur tache qu’il est facile de les attraper avec une pince pour leur administrer le gel empoisonné. Mais pour être sûr de ne jamais rater mon coup, je les attrape avec un petit filet à papillon destiné aux enfants. Je peux ainsi tranquillement les immobiliser avec la pince sans risque d’évasion.
Une friandise appréciée
L’ouvrière immobilisée et sortie du filet est ensuite gavée de gel. Il suffit de déposer une goutte sur les pièces de la bouche. Celles-ci, détectant immédiatement le sucre, se mettent à absorber le produit et la goutte disparaît rapidement. Je recommence une fois ou deux, jusqu’au refus, pour être sûr que le jabot est bien rempli.
Ensuite, j’ouvre la pince et le frelon s’envole aussitôt vers son nid, ne cherchant pas à retourner vers le poisson. J’ai manipulé ainsi plusieurs dizaines de frelons ces derniers jours, sans qu’aucun n’ait manifesté d’agressivité au moment du relâcher. Il en est tout autrement bien sûr quand ils sont enfermés dans la poche du filet. C’est là qu’il faut faire attention pour ne pas être piqué.
J’ai commencé cette expérience début septembre, quand la pression des frelons asiatiques a commencé à devenir visible. La destruction de la reine et le déclin du nid n’étant pas immédiats, je dois attendre quelques semaines avant de voir si cette méthode ainsi adaptée est efficace ou non. Suite dans un futur article, en octobre ou en novembre.
Fiche d’identité : Frelon asiatique (Vespa velutina) et Frelon oriental (Vespa orientalis), Hyménoptères Vespidés
Michel a dit:
Très intéressant , même si ici en Isère la pression de Vespa velutina n’est pas (encore) forte.
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Michel,
Tant que la pression du frelon asiatique n’est pas trop forte, inutile d’intervenir, comme avec le frelon européen. Mais dans mon coin un essaim de l’année se trouvant par malheur à proximité immédiate d’un nid de frelon asiatique n’a pas beaucoup de chance de survivre aux importants prélèvements d’ouvrières à l’automne. Cette année, je suis quelques colonies sauvages établies dans des arbres creux sans intervenir pour voir leur taux de survie malgré les attaques des frelons asiatiques. Je ferais probablement un article-bilan sur le sujet au printemps prochain.
Cordialement
Vincent
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patrice a dit:
j essaie un melange de sirop de cassis avec le poson pour fourmi. un succes sauf que pour linstant ils n ont pas le temps de retourner au nid!
le bon dosage est a l’etude
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Patrice,
Merci pour ce retour d’expérience intéressant. Mais si vous utilisez un appât sucré, vous attirez les reproducteurs (mâles et femelles de la nouvelle génération) qui ne s’occupent pas de nourrir les larves. La destruction du nid par empoisonnement ne peut se faire qu’avec un appât protéiné.
À moins bien sûr que vous ne donniez cet appât empoisonné à des ouvrières en chasse devant la ruche que vous capturez à cet effet.
Cordialement
Vincent
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Wam a dit:
Bonjour,
Si j’ai bien compris, vous avez mélanger de l’anti-fourmi avec le produit à base de Spinosad. Vous confirmez?
Cordialement,
Wam
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Wam a dit:
*mélangé…
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Wam,
Non, pas de mélange. J’utilise l’anti-fourmi tel quel. C’est un gel sucré contenant déjà du spinosad. Il existe plusieurs marques, on en trouve par chez moi en jardinerie (Gamm Vert) comme en grande surface (Leclerc)
Cordialement
Vincent
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gerard a dit:
bonjour,
j’ai besoin de quelques précisions. Attraper un frelon au filet je sais faire. Ce qui me pose problème c’est l’étape « facile de les attraper avec une pince ». Je ne vois pas du tout comment m’y prendre.
cordialement
Gérard.
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Gérard,
J’ai essayé de faire un film montrant comment je « pince » les frelons pour les gaver, mais comme je n’avais pas d’opérateur sous la main et que je devais à la fois filmer et manipuler la pince, j’ai lamentablement échoué.
Alors je vais essayer d’être le plus clair possible dans une description par écrit. Quand je capture un frelon au filet, je donne un coup de poignet pour que le fond de la poche passe par-dessus l’arceau du filet, ce qui empêche toute évasion. Je plaque alors la poche au sol en tendant le tissu et le frelon se retrouve étroitement emprisonné dans le tissu, sans grande possibilité de bouger. Avec une grande pince d’entomologiste, je l’attrape au niveau du thorax, le tissu du filet s’intercalant entre les branches de la pince et le corps du frelon. Je serre fort pour qu’il ne puisse pas se dégager, même s’il remue.
Ensuite, je relève le filet et je retourne la poche pour dégager la tête du frelon. Je peux alors lui donner le gel sucré et empoisonné. Quand j’estime qu’il a absorbé suffisamment de produit, j’ouvre la pince et soit il s’envole immédiatement, soit il se laisse tomber au sol avant de s’envoler après quelques secondes, une minute au plus.
Parfois, si je serre trop, j’écrase le thorax et alors le frelon est incapable de voler. Tout l’art consiste donc à serrer suffisamment pour éviter toute évasion, sans provoquer de blessure.
J’espère avoir été suffisamment clair,
Cordialement
Vincent
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gerard a dit:
merci beaucoup pour ces précisions.
c’est maintenant très clair.
je vais tester la méthode
cordialement
Gérard.
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Enrico a dit:
Bonjour,
Je suis votre expérimentation de près, étant aussi confronté au frelon !
Combien de frelons arrivez-vous à traiter par jour ? pourquoi ne pas contaminer directement le poisson avec le spinosad ?
Des premiers résultats ?
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Enrico,
Mon rendement en frelons est directement lié à mon assiduité à surveiller l’assiette de poisson. Les jours où j’ai eu le temps de passer toutes les heures environ, j’ai pu « traiter » au spinosad une dizaine d’individus. D’autres fois, un ou deux par jour. La comparaison est d’autant plus difficile que j’expérimente en ce moment le poisson cuit et non cru (car il se conserve un peu plus longtemps). Mais je vois moins de frelons : aujourd’hui je n’en ai vu aucun, hier j’en ai attrapé un.
Donc pour l’instant la technique me semble intéressante et mes deux colonies ne sont pas stressées : beaucoup d’entrées et de sorties, une bonne rentrée de pollen en pleine floraison du lierre. Pas de signe de stress des gardiennes à l’entrée non plus, ni d’agressivité. Mais je trouve que les frelons asiatiques sont moins abondants cette année comparée à l’année dernière, peut-être pour des raisons climatiques. Donc il est délicat de tirer des conclusions avant d’avoir un recul suffisant, et notamment avant la chute des feuilles et la découverte des nids. L’année dernière j’en ai repéré 8 sur ma commune (888 hectares). Seront-ils aussi nombreux cette année ? Pas sûr.
Pour conclure provisoirement, disons que pour l’instant je n’ai pas l’impression de perdre mon temps en testant cette méthode.
Concernant la suggestion d’empoisonner directement le poisson au spinosad, ce produit n’est pas homologué pour l’usage amateur, et ne se trouve donc pas dans le commerce pour le grand public, sauf dans cet usage particulier des gels anti-fourmis.
Et de votre côté, quels sont vos résultats de lutte contre le frelon asiatique ?
Cordialement
Vincent
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Enrico a dit:
Bonjour,
Merci pour cette réponse détaillée, de mon côté la lutte se limite à l’utilisation de pièges « sucrés », de « harpe » électrique, et de chasse au filet à papillons…donc dérisoire mais utile néanmoins…
La recherche des nids me parait être une bonne piste, notamment avec la méthode de triangulation. Je teste actuellement l’attractivité du poisson, et cela fonctionne bien mais il faut du poisson frais et propre (en filets) : cela à un coût si on n’est pas pêcheur, et du temps pour mettre en oeuvre le procédé !
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Guy a dit:
Bonjour la date la plus efficace juin et juillet les nids secondaire sont en formation
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culot a dit:
bonjour,
très intéressé par votre méthode , pensez vous que le frelons ne se nourrirait pas seul du poisson dans un piège il suffirait d’ouvrir le piège un fois gavé, un piège a deux étage du poisson au fond inatteignable par une grille et sur la grille le poisson ?
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Culot,
Pour l’instant, je teste le principe : une destruction de la colonie par un empoisonnement très ciblé. La capture des ouvrières prend du temps, mais ainsi elles rapportent une bonne quantité de gel empoisonné au nid. Si ça marche, la prochaine étape sera effectivement de réfléchir à empoisonner l’appât lui-même et à le mettre à disposition des seuls frelons asiatiques (bien que je doute que cela soit possible, mouches et guêpes communes/germaniques sont aussi attirées). L’une des difficultés de la chose réside dans le fait que les ouvrières qui chassent des protéines pour les larves, donc qui s’attaquent aux abeilles ou prélèvent des boulettes de chair de poisson, ne sont pas attirées par le sucre. Elles absorbent le gel parce que je les force. Si je mélange du gel sucré et de la chair de poisson, elles ne sont plus attirées. Il faut donc trouver une méthode pour empoisonner le poisson sans qu’il devienne sucré, et comme la seule spécialité au spinosad autorisée pour les jardiniers amateurs et donc en vente en jardinerie est justement ce gel sucré anti-fourmi, je n’ai pas de solution pour le moment. A creuser cet hiver si le test s’avère positif.
Cordialement
Vincent
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Merlet Gabriel a dit:
Ma seule ruche de petit lotissement vendéen a été détruite l’an dernier par une attaque massive de frelons asiatiques. J’avais gardé quelques cadres sous enveloppe plastique avec des restes de vieux miel. Je viens de les sortir de l’oubli et les ai exposés à la gourmandise d’éventuelles ruches voisines. J’ai effectivement eu bon nombre d’abeilles pilleuses suivies rapidement par une escadrille de frelons asiatiques. Il ne reste plus guère de miel et seuls le frelons reviennent en grand nombre et s’acharnent encore sur ces vieilles brèches. Regarnir ces vieilles cellules du poison anti-fourmis dont vous parlez pourrait-il être efficace, à votre avis, car on disposerait alors d’une arme de destruction massive avec des dizaines de frelons intoxiqués. Pour les trier d’avec les espèces à protéger je pensais à une grande cloche grillagée aux mailles laissant s’échapper tout ce qui est plus petit que le frelon. On glisse alors des vieux cadres empoisonnés sous la cloche, on la recouvre de plastique transparent pour empêcher les autres espèces de revenir, on laisse ces messieurs-dames peu recommandables se gaver, puis on les libère.Utopique?
Gabriel
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vincentalbouy a dit:
Bonjour,
C’est une technique à essayer, puisque les frelons asiatiques sont très assidus sur les vieilles brèches. Mais ce type de piègeage causera toujours des dégâts collatéraux car bien d’autres espèces sont attirées. Votre système de la cloche diminuera ces dégâts sans les supprimer. L’expérience est intéressante à faire, pour voir si au début les frelons viennent en nombre, pour diminuer petit à petit puis disparaître, signe de la réussite de la manoeuvre.
J’ai adopté le système du gavage après capture pour minimiser au maximum la diffusion du produit toxique dans la nature. Mais c’est un système qui demande de la disponibilité et qui n’est donc pas généralisable. Il peut tout au plus aider à protéger une ou quelques ruches.
Cordialement
Vincent
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yves lepetre a dit:
Je cherche à joindre Vincent Albouy pour lui envoyer une photo de nid d abeille maçonne noire et petite après avoir écouté son émission France Inter à 16h30 le mardi 8 août. …serait ce là calcodome
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Yves,
Merci de vous intéresser aux chalicodomes (orthographe exacte, une racine grecque et une autre latine). Vous pouvez m’envoyer la photo à avettes-sauvages(arobase)orange.fr.
À bientôt,
Vincent
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Laurent Jarrige a dit:
Bonjour,
J’ai testé cette méthode, mais malheureusement je n’ai pas fais attention et l’anti-fourmi que j’ai acheté contient de de l’Acétamipride et non du Spinosad. Résultat, après avoir nourri le frelon d’une goutte de ce sirop, je le repose et blonk ! Il tombe raide. C’est vraiment une belle saloperie ces néonicotinoïdes. Il faut que je trouve du Spinosad.
Et vous, après une année de retour d’expérience, quels sont les résultats avec cette méthode ?
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Laurent,
Effectivement, il faut bien lire des mentions en caractères minuscules quand on achète des appâts anti-fourmis.
De mon côté, je n’ai pas renouvelé l’expérience cette année. Pour l’instant, alors que nous sommes déjà fin septembre, la pression de frelons asiatiques est très faible sur la colonie qui se trouve chez moi et sur celles que je suis dans les environs. Un frelon de temps en temps, aucun signe de stress de la part des abeilles qui entrent et sortent normalement. Notamment, pas de barbe de défense, typique des colonies stressées. Je laisse donc faire la nature et je regarde avec intérêt.
Cordialement
Vincent
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Laurent Jarrige a dit:
Ben y’en a qui ont de la chance. Ici c’est Verdun, les frelons sont là en permanence. J’ai 4 ruchettes dans le jardin, toujours 4 ou 5 qui tournent autour. Je les assomme avec une raquette de badminton modifiée, j’en ai eu plus de 800. Donc le Spinosad si ça pouvait marcher…
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vincentalbouy a dit:
800, ça fait beaucoup. Il y a peut-être un nid à proximité immédiate des ruches. Ça ne pardonne pas.
Vincent
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Jan Xernesi a dit:
Bonjour,
depuis deux ans j’utilise du Frontline (fipronil) mélangé à un peu de miel env . 50/50 que je dépose avec une pipette de compte goutte sur le thorax du frelon mais pas plus d’une goutte sinon il a du mal à redécoller.
J’attrape le frelon au filet devant les ruches et le « traite » au travers du filet en pliant le filet de manière à ce qu’il ai le dos vers le haut et lui tient délicatement la tête et le thorax avec des gants d’apiculteurs en cuir épais sinon gare aux piqures…
Pour tester la rapidité d’action du mélange je garde les premiers frelons capturés et « traités » dans un bocal pour voir combien de temps ils restent vivants. Il faut qu’ils aient le temps de rentrer au nid et de se faire lécher par les autres avant de mourir dans le nid où il finiront en nourriture pour larves, même avec une pose nettoyage en cours de route env.15 à 30 min suffit. Si il y a trop de Frontline ils décollent mais tombent foudroyés en plein vol…
Les effets sont meilleurs que la capture et écrasement simple mais ce n’est pas encore parfait car très chronophage surtout les jour où il fait chaud et que de grandes quantités de frelons sont de sortie. Ces jours là je fais deux à trois séances de 1 à 2 heures dans la journée pour env 40 à 60 frelons traités.
Les jours suivants la pression baisse mais pour reprendre ensuite car il y a de nouvelles naissances qui remplacent les frelons morts mais l’an dernier au bout de quelques semaines de ce traitement la prédation était nettement plus faible… Alors que par capture et écrasement simple le nombre de frelons tués par jour reste globalement relativement constant sur la semaine et même en augmentation avec le temps et la croissance du/des nids.
Cette année j’ai commencé la saison de chasse au frelon en les écrasant seulement mais depuis une semaine le nombre de frelons tués croit chaque jour alors depuis deux jours j’ai repris le traitement Frontline… on verra dans quelques semaines si c’est toujours efficace.
Le Spinosad semble intéressant surtout si il est plus efficace et plus écolo il faut juste pouvoir l’acheter le plus pur possible pour pouvoir régler le dosage en fonction de la taille des frelons qui sinon devront sans doute en ingérer et transporter de plus grandes quantités. Une composition à 0,1% dans le produit anti-fourmi me semble être une très faible dilution. Le Frontline étant à 2,5 % de fipronil mais ce n’est pas la même molécule…
Avez vous testé la dose létale nécessaire pour un frelon ? Et en combien de temps celle ci agit ?
Apicolement
Jan
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Jan,
N’ayant pas trouvé le ou les nids de frelon asiatique à proximité de mes colonies durant l’hiver 2016/2017, je n’ai pas pu vérifier si mon empoisonnement au spinosad a bien touché la reine ou les larves, ou seulement les ouvrières attrapée et relâchées.
Je ne souhaitais pas utiliser le fipronil ou un néonicotinoïde, molécules persistants trop longtemps dans l’environnement avec des effets très néfastes sur les insectes et la biodiversité. La seule molécule sur le marché autorisée pour les particuliers et pouvant convenir est le spinosad, insecticide biologique ne persistant pas dans les milieux. Mais il ne se trouve que déjà préparé sous la forme d’appâts anti-fourmi. Le spinosad seul, qui pourrait permettre de tester des préparations plus efficaces (l’appât antifourmi, très visqueux, adhère mal sur la cuticule des frelons, d’où la nécessité de le mettre sur les pièces de la bouche : en mâchonnant, le frelon le fait mieux adhérer) n’est disponible que pour les professionnels. Ce qui se conçoit d’ailleurs, car bien que produite par une bactérie et ne persistant pas dans les milieux, cette molécule est très toxique pour tous les insectes qui entrent en contact avec elle, y compris les abeilles. À manier donc avec beaucoup de précaution.
Cette année, j’ai recommencé l’expérience début septembre. Mais comme vous le dites, c’est très chronophage. D’autant plus chronophage que je ne voyais que très peu de frelons et je devais attendre longtemps avant d’en attraper un. J’ai donc arrêté au bout de quelques jours. La pression des frelons reste pour l’instant très faible sur ma colonie et celles que je suis régulièrement dans le voisinage. Pour l’instant, aucun signe de stress, pas de barbe de défense, entrées et sorties régulières et normales. Les prélèvements par les frelons sont donc suffisamment faibles pour que les colonies n’y prêtent pas attention. Mauvaise année pour le frelon asiatique dans mon coin ? Ou retard de développement des nids avec une pression qui pourrait nettement augmenter en octobre ? Je continue à surveiller sans intervenir pour essayer d’avoir la réponse.
Cordialement
Vincent
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body a dit:
Les tranchées respiratoire du frelon sont sur le thorax. Serait-il plus judicieux de déposer l’insecticide entre la tête et le thorax ou bien le thorax et l’abdomen ? Si vous testez je suis intéressé. Merci.
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Body,
Faute de pouvoir trouver une molécule insecticide à effet retardé, j’ai pour l’instant abandonné cette piste de lutte. Sur le principe, le meilleur endroit pour mettre l’appât empoisonné est le dessus du thorax : le frelon ne peut pas s’en débarrasser seul. Les trachées respiratoires s’ouvrant sur le côté du corps, il n’y a pas de risque d’asphyxie. Le dessus de l’abdomen est moins indiqué. D’une part le frelon pourrait en partie le nettoyer avec ses pattes arrière à force de contorsions, et d’autre part je pense que l’appât pourrait être détaché lors du vol par le battement des ailes.
Cordialement
Vincent
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Jl Genoux a dit:
Bonjour
En 2016, j’ai adopté la méthode suivante: j’attrape le frelon à la raquette électrique et je lui depose sur le dos du thorax à l’aide d’un coton tige une goutte d’un mélange miel et Dobol Microcap. Le frelon n’etant Qu’etourdi Repart rapidement vers son nid. Cette méthode est un peu astreignante mais je n’ai pratiquement pas vu de frelon sur mon rucher en 2017.
Cette année, je n’ai trouvé aucune prédatrice dans mes pièges mais la raquette est prête .
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vincentalbouy a dit:
Bonjour,
Merci pour votre témoignage. Votre méthode me semble excellente. Seuls les frelons venant au rucher, donc les nids d’où ils proviennent, sont ciblés. Et la goutte de miel toxique sur le thorax, qui ne peut être consommée que par un autre frelon du nid, est préférable à l’ingestion de l’appât toxique comme dans la méthode que j’ai testé.
Le seul point faible, c’est la molécule utilisée. La Bifenthrine, un pyrèthrinoïde de synthèse, a été interdite pour l’usage phytosanitaire pour cause de danger pour la santé des hommes comme de nombreux animaux, bien que l’usage biocide soit toujours autorisé. Pour l’instant, je n’ai pas trouvé de solution satisfaisante à ce problème du toxique à utiliser.
Cordialement
Vincent Albouy
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Guy a dit:
Bonjour,
Je suis intéressé par vos essais, ayant une ruche près de ma maison, il m’est facile de la surveiller . Mais la raquette me semble trop juste. Mon voisin attrape pas mal de frelons (asiatiques et autres), par contre, ils ne sont pas intéressés par mes bouteilles. Obtenez-vous des résultats encourageant cette année.?
Guy
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Guy,
J’ai dû malheureusement abandonner cette piste de lutte contre le frelon asiatique, faute de pouvoir disposer d’une molécule insecticide ayant des effets retardés et autorisée en bio. Je ne suis qu’un particulier et celles qui auraient pu convenir sont réservées aux professionnels.
C’est avec regret, car je pense que c’est une méthode intéressante, à la fois efficace pour protéger les ruches, ciblée et avec un impact minimal sur la biodiversité non cible, bien qu’elle demande un investissement en temps non négligeable.
Cordialement
Vincent
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Guy a dit:
Bonjour Vincent,
Désolé pour la réponse tardive. Depuis un mois je n’ai pas capturé de frelon avec mes bouteilles. Par contre, j’ai essayé un mélange nourriture pour chat au poisson/miell.
Il y a peu d’insectes intéressés, mais 1/4 heure après la pose, j’avais capturé un frelon asiatique. Pour l’instant, il n’y a pas de poison, mais j’attends de voir le nombre de capture pour prendre une décision.
Je suis ulcéré par le manque de réaction de la part des autorités qui s’en f… éperdument .
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Jan a dit:
J’ai essayé plein de mélanges divers mais pour prendre en quantités du frelon asiatique et européen en ce moment et ce depuis le printemps j’utilise du « champagne de sureau » fait maison, car j’en utilise pour ma propre consommation car c’est très bon, et le frelon aime aussi.
Pour en faire maintenant il faut avoir cueilli des fleurs de sureau en avril, les avoir couverts d’eau et fait macérées 24h puis filtré, mis en bouteilles cette décoction et mis les bouteilles au congélateur. Ensuite je sors 1 l de décoction du congélo ajoute 1kg de sucre et env 4 à 5 l d’eau pour avoir env 6 l de champagne de sureau après un à trois jours de fermentation qui ensuite continue de fermenter au frigo.
ATTENTION ce liquide fermente donc il faut le mettre dans des bouteilles plastique avec bouchon à vis genre 2 l de Coca et ne pas oublier de dégazer tous les trois à six jours selon la dureté de la bouteille, sinon gare j’ai eu des bouteilles qui ont explosé et c’est impressionnant, une vraie grenade. Et ce même au congélo croyant que le froid allait stopper la fermentation…
Sinon vu que le frelon commence à s’intéresser aux pêches et aux raisins je pense tester des jus de fruits ou carrément des fruits dans les pièges.
Apicolement
Jan
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vincentalbouy a dit:
Merci Jan pour ce retour d’expérience. Mais le champagne de sureau, comme les autres appâts sucrés, n’attire que les reproducteurs, pas les ouvrières soignant les larves. Il ne peut donc servir à contaminer un nid. Et la seule lutte par piégeage contre les reproducteurs a montré son inefficacité depuis 15 ans qu’elle est pratiquée. Le frelon asiatique ne cesse de se répandre en Europe, à la vitesse de 100 km par an, et sa densité, bien que variable selon les années, reste très forte que l’on piège ou non.
Malheureusement je ne vois pas pour l’instant se dessiner une solution à la fois efficace et ciblée contre le frelon asiatique, qui puisse être appliquée pour un coût en argent et en temps supportable. La destruction précoce des nids, solution idéale, repose aujourd’hui sur des moyens mécaniques et chimiques coûteux, et surtout le temps qu’il faudrait passer pour détecter les nids en juillet et août est prohibitif.
Cordialement
Vincent
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Guy,
Merci pour ces précisions. Effectivement, les autorités françaises ne s’occupent guère du problème que représente le frelon asiatique. Elles semblent vouloir mettre en pratique la pensée d’Henri Queuille, plusieurs fois ministre et président du conseil sous les IIIe et IVe républiques : Il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout.
Cordialement
Vincent
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caty a dit:
j ai fait des pieges a frelon asiatique en melangeant eau et miel et alcool fort seul les frelons et un peu les guepes ont ete attiré par les pieges pas une abeille y a ete donc en rajoutant du poison dans ces pieges et cette fois en les laissant ouvert pour quils puissent repartir ca contaminerait surement le nid de frelon ?
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Caty,
Les pièges sucrés n’attirent que les reproducteurs, pas les ouvrières qui nourrissent les larves. Pour contaminer un nid de frelon, il faut que l’appât soit à base de protéines animales. Les filets de poisson semblent les plus efficaces pour cet usage. Certains recommandent de faire au mixeur une purée avec un quart du poids en chair de poisson et trois quarts en eau. Gros inconvénient de cet appât, il se dégrade très vite, surtout par ces temps caniculaires, et n’attire plus que les mouches et autres insectes des cadavres.
Cordialement
Vincent
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caty a dit:
il y a des plantes qui contiennent du pyretre ce n est pas tres difficile de l extraire mais ensuite comment calculer le dosage pour tuer les frelons ?
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vincentalbouy a dit:
Re-bonjour Cathy
La molécule insecticide du pyrèthre est un neurotoxique à effet très rapide. Elle ne convient donc pas pour contaminer un nid, les ouvrières étant tuées trop rapidement pour y retourner.
Cordialement
Vincent
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J.Y G a dit:
Suite à un pillage d’une ruche j’ai essayé avec une bande collante pour attraper les mouches en la mettant sur la planche d’envol, échec. Apres réflexion je me suis rappelé d’une personne ayant détruit un nid de frelons sous la toiture de sa maison en mettant de la poudre à doryphores
Je me suis procuré auprès de celle ci une cuilliére à café du dit produit .
j’ai fait une bande de vaseline sur 5 cm de large sur la longueur de la planche d’envol,les frelons viennent chercher de la nourriture reparte au nid avec le poison collé aux pattes. Mis en place en soirée , le lendemain matin ,plus aucun frelons, enlèvement de la ruche et nettoyage de celle ci au chalutorch .
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vincentalbouy a dit:
Merci pour cette idée de lutte contre les frelons asiatiques. Quelle était la molécule active de la poudre anti-doryphore ?
Cordialement
Vincent
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Knobloch a dit:
Bonjour, je viens de lire tout les commentaires, je trouve cela très intéressant et enrichissant. Je souhaiterais vous donner quelques idées suite à une expérience hasardeuse.
Nous avons deux ruches entourée par un petit poulailler avec deux petites poules.
L idée de départ était que les poules allaient chasser les frelon comme le fait une poule bretonne qui est restée chasseuse de part son esprit sauvage, mais elles ne mangent finalement que ceux que l’on a frappés avec une raquette de badminton. Ils sont souvent juste étourdis ou coupés en deux mais bougent encore. Elles se jettent alors dessus. Ce sont des poules de Pékin, donc d origine asiatique ? petites en taille e les n’avallent donc pas tout rond l’insecte mais le cogne à coup de bec et le mangent en morceaux précotionneusement comme si elles savent qu’il y a un danger de piqûre.
Un jour, nous avons voulu nourrir les poules avec des creuvettes grise(petites) qui traînaient au congélateur depuis longtemps.
Les frelons de sont jettés dessus et on laissés les abeilles tranquille.
Certains emportaient litérallement les crevettes. Il y avait meme des baguarres du fait de la présence de plusieurs nids dans les environs. Une quarantaine à été compté.
Je pense garder les têtes et restes de poissons des fêtes de noel et du nouvel an pour les mixer et les congeler affin de mettre en place d abor des pièges pour attraper les reines au printemps et dans un second temps pour tuer les nids qui serait malgré la première phase encore en développent en rajoutant à la mixture du poison retardant.
Les nids que l on peu apercevoir à cette période de l année nous montrent bien la force de développement du frelon. Certains sont gigantesque, il existe aussi une asso contre le frelon, il est important que la mobilisation soit citoyenne car cela peut parfois devenir dangereux d avoir de la vigne.
La vigne qui pousse au dessus de la cour de mes parent était envahie à l autone par les frelons asiatique et nous devions passé rapidement de peur de se retrouver avec une de ces bestioles dans le cou…
Autre fois nous pouvions manger dans cette cour et attraper notre dessert juste au dessus de notre tête.
C est devenu une gymnastique dangereuse que de vouloir cueillir une grappe, et nous l’interdisons à nos enfants qui raffolent eux aussi de ces grappes qui ont murris sous leurs yeux.
Le jus de raisin est d ailleurs un appâts exellent pour les pièges bouteille qui a ses limites.
Sardine et piège du breton commercialisé, il est possible aujourd’hui de devenir un prédateur du frelon grâce aux expériences et aux partage de celles ci
En espérant que tout cela aide ceux qui rêvent de voir disparaître le frelon asiatique de nos contrées.
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vincentalbouy a dit:
Merci pour ces informations intéressantes qui permettent d’avancer. De mon côté, on m’a dit le plus grand bien du piège primé au concours Lépine qui s’avère très sélectif :
https://www.letelegramme.fr/bretagne/frelon-asiatique-le-piege-prime-au-concours-lepine-a-du-retard-a-la-production-24-08-2018-12060037.php
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BIRUCHE 50 a dit:
Bonsoir a tous.Comme vous savez attraper les frelons une goutte de glus sur le thorax et ensuite un ballon de couleur claire attacher a une ficelle de cinquante centimétre que vous fixer et vous le relacher.ATTENTION aux risque de piqureet par la suite observer le haut des arbres .Bonne chance à tous
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vincentalbouy a dit:
Merci pour cette idée à tester. J’ai connu un japonais qui trouvait les nids de bourdons en leur collant sur le dos des bandes de papier métallisé (type couverture de survie) de 2 mm de large sur 10 cm de long et qui les suivaient à vue ensuite. Mais les bourdons volent assez bas.
Cordialement
Vincent
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Pitoiset a dit:
Bonjour à tous le monde
Cela fait ans maintenant que je chasse le frelon asiatique avec du fourmicide.
Pour donner une idée de l’efficacité; voici mon expérience avec une colonie sauvage dans un poteau électrique dès .2017
Toutes les abeilles agglutinés devant les trous dès le matin, et 4/5 frelons en permanence devant.
Jour 1: Frelon attrapé et « nourri » en 15 minutes directions nettement marqué de retour au nid.
Jour2 : Il me faut déjà une bonne demi heure pour attraper mes 10 frelons, Toujours dans mes quatre directions.
Jour 3: Ca fonctionne, en une heure j’ai à peine 5 frelons et il me manque 2 directions, et : Les abeilles ont repris leurs activités.
Jour 4: J’arrête au bout de 30 minutes, avec 2/3 frelons.
Une semaine plus tard je reviens, il ne reste que une direction mais ce ne sont plus les mêmes frelons, plus gros. 4/5 à l(heures, les abeilles vivent leur vie.
Tous les 2 trois jours, je vais les voir, les directions de retours ne sont plus les mêmes, les frelons arrivent de plus loin.
la même chose c’est produite avec les 2 ruches de mon amis et son hangar, au bout de 2 pour la direction Hangard à disparu et le calme est revenu.
2018, un bon piégeage de printemps, une chasse régulière, aucune colonie importunée par les quelques frelons qui arrivent.
2019, idem, j’ai 2 nouvelle ruches , dans mon jardin, j’attrape 4/5 frelon par jour , les directions changent sans cesse, et mes abeilles se portent bien.
Comment les attraper: » Fait avec un bout de rideau » Un filet conique de 25 cm de diamètre sur 35 cm de longueur. Au bout d’un manche à balai allongeable à 2 m environ.
1 -J’attrape
2 – 2 je levé le cône du filet et ce con de frelon montent.( j’ai mis un bout de ficelle au bout pour ne pas être trop près du frelon.
3- arrivé à la pointe je rabat le file et l’enroule dur le manche.
J’ai donc un frelon coincé dans mon filet le corp bloqué par le manche, et je lui donne la béquée avec le fourmicide.
Attention: C’est délicat ces bêtes, ne pas trop serrer, et ne pas trop nourrir ils ne repartent pas .
Si vous voulez plus de détail: secode@wanadoo.fr Sylvain
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Sylvain,
Merci pour ce témoignage circonstancié. Il se confirme que la destruction des nids, quelle que soit la technique utilisée, soit la meilleure méthode pour libérer les abeilles mellifères de la pression de prédation des frelons asiatiques. Votre expérience est d’autant plus intéressante que vous êtes dans l’un des départements où la densité des frelons asiatiques est la plus élevée.
Cordialement
Vincent
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