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Nature ordinaire, nature extraordinaire !

~ Le blog de Vincent Albouy

Nature ordinaire, nature extraordinaire !

Archives de Tag: Chenille

Le cocon du grand paon

02 mardi Mai 2017

Posted by vincentalbouy in Cette nature ordinaire qui disparaît

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Chenille, Cocon, Grand paon de nuit, Saturnia pyri

Le nettoyage de printemps au jardin réserve toujours des surprises. Hier, en déplaçant une vieille porte de garage en bois laissée quelques années dans un coin et envahie de lierre, je suis tombé sur un gros cocon brunâtre.

Paon de nuit Cocon VA

Le cocon sur la vieille porte

En forme de nasse

Je connais bien ce cocon. D’habitude, je le trouve dans les branches d’un prunellier ou d’une bruyère, sur le tronc d’un arbre. La rencontre n’est pas habituelle, il faut de la patience, ou de la chance. La taille de ce cocon, la soie brunâtre, résistante et rêche et surtout son extrémité effilochée permettent de reconnaître le travail de la chenille du grand paon de nuit.

Paon de nuit Cocon Gros plan VA

Zoom sur l’extrémité caractéristique du cocon des paons de nuit

La partie pointue est tronquée, effilochée et semble ouverte. Mais si vous essayez d’y introduire le petit doigt ou une branchette, vous rencontrez une résistance. Un ensemble de fils ténus s’oppose à l’entrée du corps étranger. Quand le cocon est vieux et vide, car sa solidité le fait souvent rester en place plus d’un an, vous pouvez le décoller de son écorce et étudier sa structure.

Une chenille prévoyante

L’arrondi de la poire est libre. Il contient la dépouille de la chrysalide qui a donné naissance au papillon, un petit paon de nuit de la famille des Saturnidés. Le goulot est encombré de fils de soie enchevêtrés qui, accrochés à la base de sa paroi, sont tous dirigés vers le haut pour boucher l’entrée.

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Le cocon décollé de son support laisse voir sa structure, et la dépouille de la chrysalide.

C’est un système de nasse inversée. Le papillon juste éclos n’a qu’à pousser de la tête sur ce bouchon pour que le passage s’ouvre. Mais un intrus venant de l’extérieur repousse les fils vers l’intérieur et le passage lui est fermé. Ce système compense l’extrême solidité de la paroi du cocon. Le papillon serait incapable de la déchirer pour en sortir. Aussi la chenille prévoit-elle la sortie au moment de sa confection, sans remettre en cause sa solidité.

La fileuse dans tous ses états

Quand elle sort de l’œuf, la jeune chenille est noire ornée de gros tubercules rouges portant des touffes de poils bruns. Elle s’observe à la fin du printemps sur les pommiers, les poiriers, les frênes, les peupliers, les saules et quelques autres arbres feuillus. Son appétit est grand, et si elle échappe aux oiseaux elle grossit très vite.

Paon de nuit Chenilles VA

Jeune chenille à gauche et chenille au dernier stade à droite du grand paon de nuit

A la fin de son développement, la chenille est métamorphosée. Son corps boudiné est épais comme le pouce et mesure jusqu’à 12 centimètres de longueur chez les plus grands individus. Le noir est remplacé par un vert éclatant, et les tubercules rouges sont devenus bleus et portent de longs poils noirs. Par sa taille, sa forme et ses couleurs, impossible de confondre la chenille du grand paon de nuit avec celle d’une autre espèce.

 

Fiche d’identité : Grand paon de nuit (Saturnia pyri), Lépidoptère Saturnidé

Dur, dur d’être un paon de jour !

23 vendredi Oct 2015

Posted by vincentalbouy in Cette nature ordinaire qui disparaît

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Chenille, Défoliation, Inachis io, Ortie, paon de jour, Poliste gaulois, Polistes dominulus, Prédation, Urtica dioica

Dans un article du mois de mai, je m’inquiétais de la raréfaction spectaculaire du paon de jour autour de chez moi. Cette année s’est avérée moins mauvaise que 2014 pour sa reproduction. J’ai observé 7 pontes dans les orties le long des deux kilomètres de chemin dans les marais qui me sert d’itinéraire de référence, contre une seule seulement en 2014.

Un léger mieux

Une hausse de 700% pourrait apparaître comme une excellente progression. Malheureusement je n’oublie pas que la chute avait été brutale. En 2013 encore, les pontes étaient si nombreuses le long de ce chemin à la fin de l’été que je n’ai jamais pensé à les compter. Par endroit, l’impact des chenilles sur le feuillage des orties était très visible. Des touffes entières ne montraient presque plus aucune feuille intacte sur les tiges. Des chenilles erraient parfois sur le chemin, à la recherche d’une touffe encore épargnée pour terminer leur développement.

Orties défeuillées en 2013, quelques chenilles de paon de jour sont encore visibles.

Orties défeuillées en 2013, quelques chenilles de paon de jour sont encore visibles.

Fluctuation cyclique ?

Le recul constant de la biodiversité dans mon coin de campagne ne m’incite pas à l’optimisme. Mais peut-être n’est-ce qu’une fluctuation cyclique ? C’est un schéma classique que de voir une pullulation de chenilles suivie de plusieurs années de populations très basses. Prédation, parasitisme, maladies favorisés par l’abondance de la ressource et la promiscuité peuvent faire s’effondrer les populations.

Une seule chose est sûre, les chenilles de paon de jour ne manquent pas de ressources alimentaires. Les orties sont toujours aussi nombreuses, favorisées par les nitrates épandus dans les champs.

Chenilles de divers stades  photographiées cette année.

Chenilles de divers stades photographiées cette année.

Des polistes voraces

Cette année, j’ai pu observer l’impact important d’un prédateur sur les chenilles de paon de jour. Le poliste gaulois est une guêpe sociale qui construit un unique rayon de papier accroché à un support, pierre, dessous d’une tuile, etc. Comme toutes les guêpes, ses larves sont carnivores et il les nourrit d’insectes divers et notamment de chenilles.

J’ai été témoin de la destruction quasi totale d’une petite population de chenilles de paon de jour en quelques jours seulement. Les polistes logés à quelques mètres, sous la tôle ondulée couvrant un abri à bétail dans un pré, les tuaient puis les dépeçaient sur place pour emporter une boulette de chair arrachée et malaxée avec leurs mandibules. Mais peut-être devrais-je employer le singulier, car je n’ai vu qu’une guêpe à la fois. Etait-ce toujours le même individu ? Je n’ai pas eu l’occasion de le vérifier.

Poliste attaquant une chenille

Poliste attaquant une chenille

Chaque jour, chaque heure même, les dépouilles étaient un peu plus nombreuses. En quatre ou cinq jours la population était exterminée, sans que les chenilles ne semblent manifester la moindre volonté de fuir. Ce n’est que sous la morsure de la guêpe qu’elles tentaient de se soustraire au danger, mais il était bien trop tard.

Dépouilles de chenilles sur un pied d'ortie largement défeuillé

Dépouilles de chenilles sur un pied d’ortie largement défeuillé

Cartes d’identité : Paon de jour (Inachis io), Nymphalidés, Lépidoptères et Poliste gaulois (Polistes dominulus), Vespidés, Hyménoptères.

La chenille du parking, suite

18 samedi Juil 2015

Posted by vincentalbouy in Petites bêtes encore commune

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Chenille, Mélitée du plantain, Melitaea cinxia, papillon, Plantago lanceolata, plantain lancéolé, toile collective

En avril, j’avais évoqué la chenille de la mélitée du plantain, en pleine phase de recherche d’un endroit convenable pour se nymphoser. Depuis, les papillons ont émergé et la génération d’été des chenilles a fait son apparition

Des petits points noirs typiques

Les mélitées se caractérisent par des ailes jaunes à orangées parcourues de séries de taches sombres plus ou moins épaisses dessinant comme un damier irrégulier. Plusieurs espèces se rencontrent dans nos régions, avec souvent des variations des dessins ou des couleurs au sein d’une même espèce selon le sexe ou la localisation géographique.

Le papillon ailes ouvertes...

Le papillon ailes ouvertes…

...et ailes fermées

…et ailes fermées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous reconnaîtrez la mélitée du plantain, l’une des plus communes et présente partout, à la série de petits points noirs qui ornent la base des ailes arrière. Ces points noirs sont également visibles au revers des ailes, aux coloris plus contrastés. Les deux sexes sont semblables.

Papillon des bords de chemin

La mélitée du plantain est facile à observer quand elle butine les fleurs, de préférence jaunes, des prairies, des pelouses, des friches, des bords de route et de chemins forestiers. Elle fréquente surtout les milieux bien exposés et plutôt secs. J’observe les papillons de la première génération à partir de fin avril et ils disparaissent autour de la mi-juin.

La femelle pond ses œufs groupés sous les feuilles des plantains, presque uniquement le plantain lancéolé dans ma région. Les jeunes chenilles, aussitôt écloses, commencent à tisser des fils de soie qui au fil des jours constituent une toile de plus en plus grande et de plus en plus épaisse sous laquelle elles se tiennent bien à l’abri.

Une toile au bord d'un chemin

Une toile au bord d’un chemin

Deux générations annuelles

Ces toiles peuvent passer aux yeux des personnes non averties pour de banales toiles d’araignées. Si cette confusion est possible au début de leur tissage, leur épaisseur de plus en plus importante permet à l’œil averti de les reconnaître immédiatement. Un petit examen complémentaire valide l’identification : présence de chenilles sous ou sur la toile où elles aiment prendre le soleil, feuilles de plantain plus ou moins rongées sous la toile.

Une jeune chenille prend le soleil sur la toile, une autre se devine en dessous

Une jeune chenille prend le soleil sur la toile, une autre se devine en dessous

La chenille photographiée est encore très jeune. Elle ne mesure que quelques millimètres de long, et si elle présente déjà les appendices épineux protecteurs, sa couleur est brune et sa tête n’est pas encore rouge.

Ces chenilles vont se développer en quelques semaines, et donner des papillons qui apparaîtront dans le courant de l’été et disparaîtront avant l’automne. Cette seconde génération pondra les œufs d’où sortiront les chenilles qui passeront l’hiver dans leur toile et qui termineront leur croissance au printemps prochain.

 

Fiche d’identité : Mélitée du plantain (Melitaea cinxia), Lépidoptère Nymphalidé

La chenille du parking

11 samedi Avr 2015

Posted by vincentalbouy in Petites bêtes encore commune

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Chenille, Mélitée du plantain, Melitaea cinxia, nid de soie, pelouses, plantain lancéolé, plantain majeur

Sur le parking de la pharmacie, une petite virgule noire qui s’agite au sol attire mon regard. Je la reconnais aussitôt. Corps noir épineux, marqué de points blancs entre les anneaux, tête brun rouge, la confusion n’est pas possible. C’est une chenille de mélitée du plantain perdue dans ce désert de bitume.

Un piège potentiellement mortel

Le soleil tape et la température semble élevée sur le goudron noir qui absorbe bien la chaleur. Elle doit être au bord de l’insolation, ce qui explique son agitation. Cette chenille cherche probablement une tige convenable pour se fixer et se transformer en chrysalide. Ses pérégrinations exploratoires l’ont amenée jusqu’au milieu du parking, à plusieurs mètres de sa pelouse de naissance, et encore bien loin du mur de la pharmacie qui pourrait faire un support acceptable. Elle semble désorientée, filant tout droit en trottinant le plus vite possible sur ses petites vraies et fausses pattes, changeant brusquement de direction sans motif apparent car aucun obstacle ne se dresse sur sa route. Peut-être ma silhouette l’inquiète-t-elle ? A ce rythme, elle va finir par mourir d’un coup de chaud ou écrasée par une voiture, un piéton moins attentif que moi. Un coup de main s’impose pour lui faire rejoindre la pelouse.

Une chenille perdue dans la jungle d'asphalte

Une chenille perdue dans la jungle d’asphalte

Logement collectif

Les jeunes chenilles vivent dans un nid de soie communautaire tissée sur leur plante-hôte dans la végétation basse, à l’abri des prédateurs et du mauvais temps. Elles y restent confinées durant les froids de l’hiver. Fin février, elles sortent les journées douces et lumineuses pour prendre des bains de soleil sur le dessus du nid.

La douce et agréable caresse du premier soleil de l'année

La douce et agréable caresse du premier soleil de l’année

Nymphose solitaire

C’est le prélude à la reprise de leur activité qui intervient peu après : se dispersant et recommençant à se nourrir, elles finissent leur croissance en quelques semaines. Grimpée sur une tige, la chenille âgée se confond facilement avec les inflorescences en bouton du plantain lancéolé. La chrysalide suspendue à une tige donne naissance au papillon vers le milieu du printemps dans ma région.

Une feuille de plantain lancéolée victime d'une chenille affamée par le jeûne hivernal

Une feuille de plantain lancéolée victime d’une chenille affamée par le jeûne hivernal

Une espèce qui résiste encore

Les milieux de prédilection de la mélitée du plantain, prairies, friches, bords des cultures sont encore assez nombreux pour qu’elle soit toujours commune et répandue partout. Elle résiste à l’urbanisation quand celle-ci n’est pas trop dense. Les pelouses piétinées qui ne sont pas tondues trop ras, où se plaisent le plantain lancéolé et le plantain majeur, les plantes nourricières principales de la chenille, lui offrent un site de ponte convenable jusque dans les jardins et les gazons urbains.

 

 

Mon actualité

Le jeudi 15 novembre à 20h30, à l’invitation de l’association Dissay Nature, je ferai une conférence sur « Un jardin plein de vie » à la salle polyvalente de Dissay (86). Renseignements complémentaires sur https://www.dissay.fr/calendrier/2018/11/15/Conference/

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