Un ami élagueur m’appelle : une colonie sauvage d’abeilles mellifères se trouve à 15 mètres de hauteur dans le tronc creux d’un platane destiné à être abattu à Saujon. Est-il possible de les sauver ? Pas sûr, mais nous allons essayer, un voisin et moi.
L’arbre est abattu. À 15 mètres de hauteur, l’atterrissage doit représenter un sacré choc ! Mais des témoignages relevés dans la presse apicole montrent que les abeilles sont très résilientes et peuvent survivre à cette épreuve.
L’ami élagueur nous informe que la cavité était déjà habitée en 2013, lors du précédent chantier d’élagage auquel il a participé à cet endroit. Dans le platane en face, un gros nid de frelon asiatique très dégradé, donc datant manifestement de 2015, est encore visible.
Le tronçonnage du tronc pour son évacuation découvre la cavité habitée. Le diamètre du trou fait environ 30 centimètres : la cavité jauge 35 litres environ pour 50 centimètres de hauteur, 50 litres pour 70 cm, un volume idéal pour les abeilles. Une rondelle a été découpée dans un secteur sain de la base du tronc pour servir de base au tronçon.
En écartant la sciure qui encombre le trou, je peux apercevoir quelques débris de rayons et un paquet d’abeilles bien vivantes. Si la reine a survécu, la colonie pourra se remettre de cette épreuve.
Le trou d’envol est fermé par un chiffon, la section du tronc par une planche pour éviter que les abeilles ne sortent pendant les manipulations un peu rudes qui les attendent encore.
Le haut du tronçon est raccourci au maximum pour réduite le poids à transporter : notre remorque est prévue pour une tonne, pas plus.
La grue charge le tronçon de platane habité dans la remorque. Le matériel professionnel est bien pratique : c’est la phase la plus facile du transfert. Maintenant, en route vers le bois de Saint Savinien où seront désormais logées les abeilles. La suite dans quelques jours.
Carte d’identité : Abeille mellifère (Apis mellifera), Hyménoptère Apidé
Michel a dit:
Magnifique!
Laisserez-vous la colonie dans le tronc?
Je vous conseille vivement un livre: « Abeilles sauvages » d’un certain Vincent A.!!
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Michel,
La colonie restera logée dans le morceau de tronc placé dans un bois tranquille, si elle réussit à survivre à ces secousses dantesques. Je posterai la suite du reportage photo la semaine prochaine.
Merci pour la référence du livre, je ne le connaissais pas. 🙂
Cordialement
Vincent
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BERNARD Pierre-Jean a dit:
Bonsoir,
Bravo, j’attends (nous) la suite…si la reine est avec il ne semble pas y avoir de problème…il faudra surélevé le tronc du sol en cette position horizontale contre les intempéries, verticalement semble difficile pour le fixer. A+
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Pierre-Jean
Le morceau de tronc est installé debout dans un bois, posé sur une grosse rondelle de platane. Il est tellement lourd qu’il ne bouge pas d’un millimètre quand on s’appuie dessus. Nous allons bricoler une couverture étanche sur le dessus du tronc pour le protéger de la pluie et de l’humidité. Suite du reportage photo la semaine prochaine.
A priori, la reine est avec, mais est-elle encore vivante ? Elle été fortement secouée, comme les autres abeilles. Il faut attendre les premières floraisons massives de saule et de prunellier pour surveiller s’il y a des entrées de pollen. Si la colonie ne résiste pas à cet abattage mouvementé et à ce déménagement, le tronc devrait attirer un essaim vagabond au printemps.
Cordialement
Vincent
Cordialement
Vincent
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Delphine a dit:
Bonjour,
Incroyable cette histoire de sauvetage ! Ce serait tellement chouette que la colonie se remette de cette épreuve. En tout cas, bravo pour cette intervention.
il me tarde les prochaines nouvelles.
Amitiés
Delphine
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Gilles a dit:
Bonjour,
J’ai relaté une aventure similaire dans cet article : https://natureenvilleacergypontoise.wordpress.com/2017/01/16/le-sauvetage-de-la-ruche-tronc/
A priori, tout le monde se porte bien.
bien cordialement
Gilles
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Gilles,
Merci pour le lien. Elles ont du mérite, nos braves abeilles : on les secoue, on les secoue, et elles arrivent à s’en remettre. J’ai bon espoir aussi que la colonie de Saujon survive à son déménagement plutôt brutal.
Cordialement
Vincent
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Pingback: Sauvetage d’une colonie sauvage d’abeilles mellifères Acte 2 | Nature ordinaire, nature extraordinaire !
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jean-marie Peloquin a dit:
jardinier dans une petite ville de Charente,lors d’abattage de vieux marronniers à la mi- décembre,avons sauvé une colonie d’abeille hybride(abdomen strié de jaune).Avec les conseils d’un ancien pour déterminer où couper :le tronc à été tapoté avec 2 marteaux plusieurs minutes;le bruissement des abeilles regroupées a été localisé et les 2 coupes réussies.La colonie a bien passé l’hiver
A la floraison des cerisiers: fixation sur le haut du tronc d’un contreplaqué aux dimensions d’une hausse Dadant évidé au centre (le »calque »était un sac de recyclage jaune+un marqueur).Sept cadres et demi sur 9 ont servis pour l’extension de la colonie!
Fin mai,tapotement pendant 15 mn du vieux tronc pour faire remonter les abeilles dans la hausse.Elle est transportée à 4 kms et posée sur un corps de ruches+10 cadres de cire gaufrée et « dame-reine mère » est bien vite descendue pondre.
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vincentalbouy a dit:
Bonjour Jean-Marie,
Merci pour ce témoignage, et pour cette récupération tout en douceur et sans précipitation de la colonie d’abeilles. Merci aussi pour le truc du tapotement avec deux marteaux pour localiser avec précision les abeilles par leur bruissement avant d’effectuer les coupes : il me servira à l’avenir.
Si vous avez des photos, cela m’intéresse de les voir. Vous pouvez me les transmettre directement à l’adresse suivante : avettes-sauvages(arobase)orange.fr.
Cordialement
Vincent
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